Je reviens sur la couleur des ponts.
Avant de les peindre, on les passait au minium de plomb à la fin du XIXe siècle, et c'est là que ça a son importance.
Il existait deux miniums, que vous avez certainement connu, vu où dont vous avez au moins entendu parlé :
* celui de couleur orange, fluide, pour les petites pièces ou les recoins inaccessibles,
* celui de couleur grise, "épais", et quasi systématiquement utilisé sur les ossatures métalliques, car il résiste mieux aux microdéformations des ouvrages.
Comme tous les antirouilles, ils ne sont pas résistants aux conditions climatiques, donc il faut les couvrir avec une peinture (aujourd'hui, pas de plomb mais ça reste valable).
Donc, pour ne pas voir les "manques" éventuels de peinture, on peignait en gris, souvent d'ailleurs
mélangé (en majorité) avec du minium. Gris.
MAIS, il y a des exceptions connues (c'était trop beau
).
* la tour Eiffel était bien peinte à l'origine dans ces teintes brun/beige, ou rouge "de Venise" . Comment on le sait ? Parce qu'on a les descriptifs et choix d'origine, de la main de Gustave. Et puis on a retrouvé les teintes en la décapant,
* "chez moi", enfin à Rochefort (17), le pont transbordeur a aussi été décapé (y compris les peintures contenant des fibres d'amiante
), donc apparition de la teinte d'origine : c'était... noir !
*le viaduc de Garabit a été repeint en rouge "tour Eiffel", mais je ne sais pas sur quelle base : peinture retrouvée sous toutes les couches successives ? Descriptif ?
Mais ce sont des ouvrages d'exception, il fallait que ça se caractérise sous toutes les formes.
Disons que, pour tes ponts, je verrais bien un gris clair et un gris plus foncé, puisque les CPA indiquent une teinte plus soutenue que l'autre.
Quant aux CPA colorisées, on sait que le photographe donnait des indications de teintes aux petites mains jouant du pinceau.
Donc soit il a donné les éléments, soit il ne l'a pas fait et c'est le plus habituel de l'époque, pour des ouvrages courants, qui a été appliqué "par habitude".