Page 3 sur 8
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 14:36
par netmetrique
Pour effectuer le perçage à 2,2 mm de l’arrière du fût, il n’est pas possible de prendre la pièce en pince ou dans un mandrin du fait de sa forme. Un mandrin a été tourné très légèrement conique et le fût est enfoncé sur ce cône. Le serrage est tel que la pièce est suffisamment maintenue pour pouvoir être usinée : d’abord un pré-perçage au foret à centrer puis le perçage définitif.
Pour réaliser la plaque arrière des fûts, des morceaux de plaques de laiton d’épaisseur 5/10 sous soudés ensemble,…
Puis ce bloc est mis à la bonne dimension sur la fraiseuse…
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 14:43
par Y
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 14:44
par netmetrique
Après quoi il n’y a plus qu’à percer les quatre trous de 5/10 correspondant aux faux boulons de fixation sur le châssis, puis le trou central pour les fûts précédemment usinés.
Après mise en forme à la lime, un petit coup de chalumeau et les plaques sont séparées, attendant juste un petit coup de lime pour éliminer les excès de soudures.
Les plaques sont montées sur les fûts et le tout est placé sur une brique réfractaire. Une petite goutte de flux, un petit morceau de soudure et après un coup de chalumeau, plaques et fûts sont solidarisées
Re : Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 14:56
par tyrphon
netmetrique a écrit :
tram a écrit :
Du grand art, comme toujours !
Désolé, Gilles ce n'est pas de l'art, juste de la technique. L'art, c'est de ton coté et de celui de quelques autres qu'il faut aller le chercher
Alors, c'est de l'art au sens des Arts et Métiers, ou des Arts et Manufactures.
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 15:00
par netmetrique
Le décolletage des faux boulons ne pose pas de problème. C’est cependant un grand moment de patience car, compte tenu de leur dimension (hexagonal de 1mm, longueur 1,3 mm) plus d’une pièce sur deux termine dans les fentes du parquet, dans le tas de copeaux sous le tour, ou simplement envolée on ne sait où…
Et pour varier les plaisirs, les faux boulons sont soudés à la SRE.
Re : Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 16:30
par Bernard JUNK
netmetrique a écrit :
Après quoi il n’y a plus qu’à ...
Ben voyons, c'est si simple ...
... simple pour toi ! Bravo Bernard !
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 17:39
par Robert Goyvaerts
Pour Bernard, tout semble si évident tandis que pour moi, nous, on est plein d'admiration.
Fantastique.
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 17:50
par netmetrique
Pour empêcher le tampon de tourner, celui-ci possède une queue carrée qui coulisse dans un orifice également carré dans le fût du tampon.
- Tampon2_Red.jpg (46.47 Kio) Vu 77 fois
La transformation du trou cylindrique précédemment percé dans le fût en orifice carré est réalisée par brochage. Une broche est un outil de forme constitué d’une série de dents travaillant successivement. Chaque dent a son arête de coupe décalée de la précédente d’une longueur correspondant à l’épaisseur du copeau.
- Broche.jpg (23.01 Kio) Vu 77 fois
Je me suis déjà fait une telle broche il y a de nombreuses années, malheureusement, impossible de remettre la main dessus. Cela va être l’occasion de passer aux travaux pratiques et d’en réusiner une nouvelle…
La broche est taillée dans une barre d’acier carbone de section carré 1x1. N’en ayant malheureusement pas sous la main, j’en ai tiré une à la fraiseuse dans une tige de Stub de diamètre 1,5.
Les dents sont ensuite taillées une par une au tour
Avant d’utiliser la broche, il est cependant nécessaire de tremper l’acier. Pour ce faire, la broche est d’abord emmaillotée avec du fil de fer, puis enduite de borax. L’ensemble est porté progressivement au rouge avec le chalumeau, puis, lorsque la température est bien homogène plongée dans l’eau. Le borax permet de protéger la broche de l’oxydation lors du chauffage. Lors de la trempe, le métal subit une déformation inévitable mais qui peut être limitée si on prend le soin de plonger la broche bien verticalement. Malheureusement, vous constaterez sur les photos suivantes que ce ne fut pas un succès total… En dépit de ces déformations, l’outil reste utilisable et j’ai préféré en rester là.
Par la trempe, l’acier devient plus solide. Mais il devient aussi extrêmement cassant. Il ne peut être utilisé en l’état car il risquerait de se briser au premier effort. Il est indispensable de faire un revenu avant utilisation. Ceci s’obtient en portant lentement l’acier à une température de 250-270°C, théoriquement pendant une durée d’environ 1 heure.
Je fais parfois ce revenu tout simplement dans le four domestique. Pressé, j’ai préféré ici une méthode plus expéditive. La broche est posée sur une plaque épaisse de laiton (du cuivre aurait été mieux mais je n’en avais pas sous la main). Nul besoin de mesurer précisément la température car l’acier à la propriété de prendre une couleur bleu vers 250°C. La plaque de laiton est chauffée par-dessous doucement au chalumeau jusqu’à ce que la broche prenne la couleur souhaitée. Il ne reste plus qu’à attendre le refroidissement.
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 18:05
par netmetrique
La broche est prise en pince sur le tour, tandis que le fut est pris dans le mandrin monté sur le tête mobile du tour. Une goutte d’huile sur la broche, puis le fut est doucement enfoncé sur la broche. Les dents usinent progressivement le laiton et le trou prend une forme carré.
Et on peut constater qu’une tige carré de 1 mm coulisse sans difficultés…
Re : Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 18:06
par Bernard JUNK
netmetrique a écrit :
... Cela va être l’occasion de passer aux travaux pratiques et d’en réusiner une nouvelle…
...Les dents sont ensuite taillées une par une au tour
... la broche est d’abord emmaillotée avec du fil de fer, puis enduite de borax.
... Il est indispensable de faire un revenu avant utilisation.
.. Il ne reste plus qu’à ...
De plus en plus fort ! Où va-t'il s'arrêter?!
La prochaine étape sera peut-être de partir directement du minerai de fer et du minerai de cuivre ...
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 18:12
par netmetrique
Bernard JUNK a écrit :
De plus en plus fort ! Où va-t'il s'arrêter?!
La prochaine étape sera peut-être de partir directement du minerai de fer et du minerai de cuivre ...
Non Bernard. C'est juste un retour aux sources.
Quelle est la première chose qu'on apprenait dans le passé à un apprenti, qu'il soit menuisier, ébéniste, horloger ou autre ? C'était à fabriquer ses propres outils.
Il n'est qu'à consulter les traités anciens,... et les suivre !
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 18:58
par Robert Goyvaerts
Confirmé !!!
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 19:17
par netmetrique
La fabrication des tampons n’offre pas de difficultés particulière et, après usinage, il n’y a qu’à souder les pièces ensemble.
Les ressorts sont réalisés à partir de fil de bronze roulé sur un mandrin. La seule difficulté est de trouver la bonne adéquation entre le diamètre du fil et le diamètre du mandrin pour tout ça s’emmanche sans frottement. Il existe bien des codes de calcul des ressorts et des abaques théoriques, mais l’expérience m’a montré que cela reste malheureusement… très théorique ! Seuls des essais permettent de trouver l’optimum.
Heureusement, depuis les nombreuses années que je fais de tels ressorts pour les tampons, je sais qu’il faut prendre du fil de bronze de 0,25 mm (du moins pour la qualité que j’ai dans mes réserves), roulé sur un mandrin de 1,2 mm. Ceci est effectué sur le tour, en prenant garde de bien prendre le fil de bronze dans un tissu (l’idéal serait d’ailleurs de prendre des gants de cuir) si l’on ne veut pas risquer de se couper sérieusement, voire perdre un doigt. Le fil de bronze, surtout entraîné par le tour, c’est un fil à couper le beurre…
Le ressort ainsi formé est étiré jusqu’à dépasser sa limite élastique
L’opération inverse en ensuite effectuée en comprimant le ressort, maintenu droit par une tige, jusqu’à ce que les spires soient totalement jointives. On est ainsi sur que le ressort est en deçà de sa limite élastique et qu’il ne bougera plus dans le futur.
On enfile enfin le tampon, le ressort, le fût, puis après avoir comprimé le ressort, on met la bague de maintien. Un peu de flux sur la bague, un peu de soudure sur la panne d’un fer à souder et la bague est soudée et les tampons sont enfin terminés.
J’espère ne pas trop vous avoir lassé avec cette longue description dont le seul objet est d’inciter le plus de gens possible à se lancer.
Il est dommage de voir tant de tour et fraiseuse qui dorment. Alors utilisez-les…
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 20:16
par Robert Goyvaerts
Il faut pas me convaincre.... Malheureusement, je n'ai (pas encore) un tour à metaux. L'achat de tel 'outil' et tout qui est indispensable comme accessoires est quand même une grosse dépense. Surtout parce que je ne suis pas content avec du qualité médiocre.
En tout cas, super réportage.
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 22:27
par Fr. Tavernier
Excellent Bernard ! Franchement tu ne lasses personne je crois, simplement nous sommes tous aussi je crois extrêmement admiratifs devant ta dextérité mais aussi ce puits de science que tu es !
Pour Robert, il y a un tour de qualité en promo chez Opti-Machines, c'est celui que possède Bernard, et qui ne semble pas déçu de par sa qualité...Et si mes souvenirs sont bons, conseillé par...ma pomme...!
http://www.optimachines.com/tours-a-met ... 004-v.html
Re : C'est reparti...
Posté : 09 févr. 2017 22:44
par netmetrique
Fr. Tavernier a écrit :
....c'est celui que possède Bernard, et qui ne semble pas déçu de par sa qualité...
Tout au moins sa version modernisée. Je n'ai pas de compte tour. Mais j'avoue que ça ne manque pas, le réglage de la vitesse, je le fais à l’œil ! Par contre, pour la fixation de la poupée mobile, ils ont remplacé l'écrou par une manivelle. Pratique car je suis toujours entrain de chercher la clef qui va bien....
Re : Re : C'est reparti...
Posté : 10 févr. 2017 10:44
par 05mogul05
netmetrique a écrit :
J’espère ne pas trop vous avoir lassé avec cette longue description dont le seul objet est d’inciter le plus de gens possible à se lancer.
Il est dommage de voir tant de tour et fraiseuse qui dorment. Alors utilisez-les…
Quand je vois ces descriptions d'usinage, mon BTS en Fabrication Mécanique (1968 !), qui, dans ma vie professionnelle n'a que très peu été utilisé, trépigne dans le fond de ma caboche !
L'usinage de "trous carrés" (et la fabrication de l'outil qui va bien) est une vraie leçon de technologie !
Quand on a ces connaissances (et la main qui va avec), c'est dommage, effectivement, de laisser dormir de telles machines ! (pour ceux qui en ont)
Pour ceux qui n'ont pas ce materiel, l'investissement "matériel + outillage" est quand même un sérieux frein . . . . . . .
Merçi
"Netmetrique" pour ce reportage (qui m'a rajeuni !)
Re : Re : C'est reparti...
Posté : 10 févr. 2017 12:53
par Fr. Tavernier
netmetrique a écrit :
Par contre, pour la fixation de la poupée mobile, ils ont remplacé l'écrou par une manivelle. Pratique car je suis toujours entrain de chercher la clef qui va bien....
Je pense que si tu améliorer le tien Bernard, tu peux trouver ce genre de poignée dans le commerce, voire la demander chez Opti-Machines ou directement chez Optimum...
C'est vrai que cela apporte un plus indéniable, je le vois avec le mien, toujours à chercher la clé BTR...
Re : C'est reparti...
Posté : 10 févr. 2017 13:37
par netmetrique
Fr. Tavernier a écrit :
...tu peux trouver ce genre de poignée dans le commerce, voire la demander chez Opti-Machines ou directement chez Optimum...
C
Ce n'est pas seulement une question de poignée, mais toute la conception de la tête qui est légèrement différente.
Re : C'est reparti...
Posté : 10 févr. 2017 13:45
par netmetrique
05mogul05 a écrit :
Pour ceux qui n'ont pas ce materiel, l'investissement "matériel + outillage" est quand même un sérieux frein . . . . . . .
C'est vrai que c'est cher. Mais c'est aussi une question de choix : le 180x300 d'optimum, c'est à peu de chose près le prix d'un kit de Mallet Locodiffusion ou de 230 bretonne d'Aubertrain....
Re : C'est reparti...
Posté : 10 févr. 2017 15:34
par Robert Goyvaerts
Re : C'est reparti...
Posté : 10 févr. 2017 15:37
par netmetrique
Sans compter que la comparaison ne s'arrête pas là. Qu'est-ce qu'un tour sans outillage ? Mais qu'est-ce qu'une Mallet sans wagons à mettre derrière !
Re : Re : C'est reparti...
Posté : 10 févr. 2017 22:27
par Fr. Tavernier
netmetrique a écrit :
Fr. Tavernier a écrit :
...tu peux trouver ce genre de poignée dans le commerce, voire la demander chez Opti-Machines ou directement chez Optimum...
C
Ce n'est pas seulement une question de poignée, mais toute la conception de la tête qui est légèrement différente.
[attachimg=1]
Ah oui, je vois, cela dit, il y a des poignées qui passent surement dans l'espace, regarde un peu ici :
http://www.metiers-et-passions.com/fr/c ... 8-skg.html
Re : C'est reparti... Les de Dion JM ZZ 12 et 13 du BA
Posté : 12 mars 2017 14:27
par netmetrique
Je n’ai malheureusement pas la même productivité que certain, mais mes de Dion avancent quand même tout doucement.
J’avais présenté la motorisation d’un des deux exemplaires. Le second est maintenant également motorisé.
La prise de courant s’effectue sur les deux essieux. A l’arrière (essieu moteur), grâce à des plots en bronze soudés sur des languettes en chrysocale, et à l’avant (essieu porteur), par des palpeurs en laiton. Les corps de ces palpeurs, en altuglas, sont directement collés sur le pont articulé.
Re : C'est reparti... Les de Dion JM ZZ 12 et 13 du BA
Posté : 12 mars 2017 14:41
par netmetrique
On voit distinctement sur les photos que les traverses de tamponnement, qui sont les traverses d’origine des JM, présentent un certain nombre de rivet. Pour les représenter, j’ai choisi de coller par-dessus les traverses en styrène, une fausse traverse en laiton de 2/10 sur laquelle les rivets ont été repoussés.
De même, on voit assez distinctement, au travers la grille avant, le radiateur d’origine du JM. Comme la vision est quand même très atténuée par la présence de la grille, j’ai juste évoqué grossièrement cet élément. Pour permettre le démontage du moteur, ce capot moteur sera fixé ultérieurement sur la paroi de séparation à l’intérieur de la caisse. En attendant, pour faciliter la peinture de l’intérieur de la caisse, il est juste posé sur le châssis avec du scotch double face, donc facilement démontable.