On va maintenant s’attaquer à la phase qui angoisse le plus les constructeurs novices de loco à vapeur, le montage et le calage de l’embiellage. Pas de panique. Si vous procédez soigneusement, le train de roue doit fonctionner du premier coup sans point dur (dans la mesure toutefois où toute les roues sont bien calées et les manetons tous percés sur le même diamètre).
Avant de commencer d’ajuster les logements de boites d’essieu, je recommande de mesurer proprement les entraxes des bielles. En effet, bien que les perçages aient été faits sur fraiseuse et sur gabarit, force est de constater que, dans les faits, il existe de légères différences (quelques centièmes) entre les entraxes mesurés et les entraxes théoriques. Autant en tenir compte pour obtenir un fonctionnement optimal par la suite.
Les entraxes sont mesurés au pied à coulisse. Cette façon de procéder n’est pas très rigoureuse du fait qu’on vient prendre la mesure à l’intérieur d’un alésage et les becs des pieds à coulisse présentent toujours un méplat qui vient fausser la mesure. L’erreur sur la valeur de l’entraxe est cependant minime dans la mesure où le méplat est le même pour les mesures intérieures et extérieures. Par prudence, il est préférable d’effectuer plusieurs mesures et de prendre les valeurs moyennes.
Les entraxes correspondent à la moyenne entre les valeurs prise en extérieur et en intérieure.
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Pour faciliter ce calcul, j’ai construit une petite feuille Excel qui effectue tous ces calculs. Cette même feuille calcul automatiquement les valeurs qui seront à respecter lors de l’ajustage des logements de boite.
Feuille de calcul Excel Chassis.xls
Avant d’effectuer l’ajustage, je recommande de vérifier les largeurs des feuillures des boites d’essieu. Je n’avais pas pris cette précaution lors du montage de mon premier châssis, mais m’en suis aperçu de fait lorsqu’une boite a refusé absolument de se monter ! Après mesure l’écart à l’intérieure des feuillures était de 5,05 contre 4,98 pour les cinq autres. Un petit coup de lime a permis de rétablir la situation.
L’ajustage des logements de boites va conduire à les reprendre de l’ordre d’un ou deux dixièmes de millimètre. Il est possible de faire cela avec une lime fine d’au moins 10 mm de large. Il est également possible d’utiliser plus simplement un cabron fabriqué en collant du papier à polir sur une pièce en bois ou en laiton de 10 mm de large avec du scotch double face. Ceci permet d’ajuster les logements sur toute leur hauteur et limite les risques de faire un logement en coin. On ajuste d’abord la largeur du logement de l’essieu avant, puis la face avant de l’essieu centrale, puis la largeur de ce logement, puis la face avant de l’essieu arrière, puis, enfin, la largeur du logement de l’essieu arrière. On effectuera de même l’ajustage des logements de l’autre longeron. Il faut y aller doucement et comparer régulièrement avec les valeurs données dans le tableau Excel. J’ai utilisé une largeur des logements de 5,05 mm. Une valeur de 5,1 mm serait sans doute préférable afin de donner un peu plus de jeu (le jeu n’est-il pas la base de la mécanique…). Il est possible d’entrer cette donnée sur la feuille Excel.
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Pour faciliter la mise en place de boites, on agrandira légèrement de quelques dixièmes les logements sur une hauteur de l’ordre de 1 mm.
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Il n’y a plus qu’à mettre les boites et les essieux en place puis monter les bielles pour un premier test. Je vous souhaite, comme cela a été mon cas pour les deux châssis que j’ai montés, que tout fonctionne dès le premier coup sans le moindre point dur.
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