Bonjour,
Acfi...
Cette annonce me fait remonter beaucoup de souvenirs... car je me souviens très bien de Raymond Gémo : dans ma mémoire c'est un tout jeune homme au caractère extrêmement discret, presque effacé, au point que je n'apprends son prénom qu'aujourd'hui. Mais je le revois comme si c'était hier, assis au "portillon" de sa machine dans une attitude très caractéristique, avant le départ de Tournon...
Il n'en est pas de même de ses parents, car ils avaient pris les miens en sympathie et, de ce fait, le les ai bien connus : j'ai d'eux un souvenir merveilleux. Nous avions découvert que les hasards de la vie avaient amené Marius Gémo en Lorraine dans sa jeunesse, cela avait peut-être créé des liens. Je me souviens bien de cette histoire de plomb qui l'avait manifestement beaucoup marqué, car je l'ai souvent entendu y revenir par la suite : avec lui, je voyais s'incarner tout ce que j'avais lu sur le sujet, je crois qu'il traînait cela (alors qu'il n'en était pas directement responsable en l'occurrence, comme me l'a écrit beaucoup plus tard un ancien membre du CFTM) comme une sorte de "tache" sur son honneur de mécanicien, et j'en souffrais pour lui...
Dans un registre plus souriant, Marius Gémo avait été l'un des personnages d'un sympathique reportage télévisé pour la jeunesse tourné et diffusé au milieu des années 70, dont j'ai la chance de posséder une copie : je me souviens avec amusement qu'il se faisait tout un monde d'un petit écart de langage (qu'on trouverait bien innocent de nos jours !) qui n'avait pas été coupé au montage.
De Madame Gémo, je me souviens bien de l'époque où elle officiait dans la voiture-bar AS 1000, et auparavant sur la voiture-bar "à plateforme centrale" dont elle vantait la superbe vue qu'elle lui offrait sur la ligne. Mais je me souviens surtout des débuts du CFV où elle faisait office de vendeuse de billets "volante" pendant le trajet du train, passant élégamment d'une voiture à l'autre (ou d'un compartiment à l'autre, sur les "cages à poules") par les marchepieds extérieurs : j'en étais subjugué. Elle disait adorer cet exercice qu'elle regretta beaucoup quand il lui fut interdit (la vente des billets étant désormais assurée avant le départ) pour d'évidentes raisons de sécurité...
Nous arrivons un peu tard pour cet hommage à Marius et Raymond Gémo mais... j'ai une pensée vraiment émue pour eux.
Ainsi que pour toute leur famille, et bien évidemment une pensée particulière et toutes mes amitiés pour Madame Gémo... dont je n'apprends incidemment aussi le prénom que ce matin, dans l'avis de décès de son fils : la vie est cruelle...