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Des kits qui ont été montés il y a quelques temps ou bien des modèles laiton achetés d'occasion présentent souvent des traces de doigts et sont ternis.
Quelle est la recette pour leur redonner l'éclat du neuf avant vernis ou peinture ?

[quote=""bruno""]Des kits qui ont été montés il y a quelques temps ou bien des modèles laiton achetés d'occasion présentent souvent des traces de doigts et sont ternis.
Quelle est la recette pour leur redonner l'éclat du neuf avant vernis ou peinture ?[/quote]

Éternel problème bien souvent débattu sur pas mal de forum, où on a pu entendre tout et son contraire...

Maintenant, je peux te dire ce que j'en connais et ce dont j'ai fait personnellement l'expérience.

Les kits en laiton, après fabrication , présentent un certain nombre de pollution qu'il convient d'éliminer si on veut que la peinture accroche suffisamment.

Je dis volontairement "suffisamment" car même si le laiton est un matériaux noble (les amateurs de plasticard et autre carton vont encore me flinguer...), il est souvent qualifié de gras par les professionnels et est caractérisé par une très mauvaise accroche de la peinture !

Ces diverses pollutions consistent en :
- un film gras (tous simplement dès l'instant) qu'on l'a tenu en main
- une couche d'oxyde d'autant plus significative que le modèle est construit depuis longtemps,
- des traces de flux de soudure, qui ont tendance à favoriser l'oxydation,
- les inévitables poussières ne serait-ce que parce que cela m'étonnerait que les modélistes ferroviaires travaillent en salles blanches !

Il va donc falloir enlever tout ça.

Deux familles de méthodes, les méthodes physiques et les méthodes chimique.

Les méthodes physiques :

Cela consiste "simplement" à sabler le modèle. Enfin "sabler" c'est vite dit car on n'emploie pas sur nos modèles réduits du sable de silice bien trop grossier, mais plutôt de la poudre d'alumine ou de corindon. "Simplement" c'est aussi très vite dit car si la méthode est simple, la réalisation est plus délicate, surtout si on habite en appartement.

Maintenant, c'est certainement la meilleur méthode, car le sablage élimine totalement les traces grasses, d'oxyde, etc.. Ne reste plus qu'à faire un bon dépoussiérage en prenant soin de ne pas toucher le modèle à main nue. Les micro rugosités crées en surfaces facilitent l'accroche de l'apprêt puis de la peinture.

Les méthodes chimiques :

Il convient d'abord de dégraisser soigneusement. Puisque le bain de trichloréthylène est maintenant interdit, le plus simple est de faire un bon lavage avec un produit tensioactif. Surtout pas de liquide vaisselle dans lesquels les fabricants ajoutent au tensioactifs des produits, tel la lanoline, pour préserver les mains de nos chères compagnes (maintenant on pourra en plus me traiter de sexiste !) et de parfum divers (citron, printemps, etc.) qui font assez mauvais ménages avec l'opération de peinture.

Il convient de réaliser cette opération à chaud (40 à 50°C) en utilisant un pinceau doux pour bien frotter partout.

Quant au produit tensioactif je recommande tous simplement du produit pour bain de rinçage photographique agent mouillant (tel du Glenzol de chez Tetenal) ou du Teepol. Pour l'agent mouillant, on en trouve par exemple chez PROPHOT, 37-39 rue Condorcet, 75009 Paris.

Après avoir dégraissé il faut maintenant éliminer la couche d'oxyde. Certain utilisent un bain d'acide chlorydrique à 10%. Personnellement, je n'ai jamais obtenu de résultat satisfaisant ainsi.

Je préfère et de loin un décapant profssionnel, le 909 de chez Parant-Michaux-Doyen (Immeuble Mozinor, 2-20, Avenue Pdt Salvador Allende, 93100 MONTREUIL). C'est un bain contenant de l'acide phosphorique (utilisé dans l'industrie automobile pour décaper les carrosserie avant peinture), particulièrement actif puisque le décapage se fait en moins de trois au quatre minutes. Ce produit n'est pas très cher et, à moins d'avoir une production industriel, a une durée de vie très importante (j'utilise le même litre depuis près de 10 ans...). Par contre ce produit à deux inconvénients :
1 - Il tâche très fortement. Ne pas faire l'opération avec ses habits du dimanche et nettoyer soigneusement le plan de travail après l'opération.
2 - Il est relativement difficile à rincer. Cette opération de rinçage doit se faire en s'aidant du même pinceau souple et, même l'idéla en rajoutant un peu de tensioactif à l'eau.

Après ces opérations, il n'y a plus qu'à faire sécher le modèle avant d'attaquer le plus rapidement possible la peinture.

Mais il ne va pas falloir rajouter maintenant deux sortes de polluants indésirables.

Le premier, c'est le calcaire. Présent dans l'eau il va laisser de belle tâches blanches lorsque l'eau va s'évaporer. Pour l'éviter, faire un rinçage final à l'eau distillée (attention, pas de l'eau permutée sur résine échangeuse d'ion comme celle soit disant distillée vendu pour les fers à repasser). Plus simplement, on utilisera de l'eau récupérée dans le sèche linge à condensation de Madame (elle va être surprise quand vous allez vouloir lui remplacer le vieux sèche linge par un tout neuf et à condensation...).

Deuxième polluant, et peut-être le plus difficile à éliminer tant qu'on ne puisse jamais d'ailleurs. Le plus simple, c'est de sécher le plus rapidement possible avant peinture immédiate. Pour faire cette opération avec succès, le plus simple est de préchauffer votre four domestique à 40-60°C, de l'arrêter, surtout si c'est un four à chaleur tournante, et de laisser ainsi votre modèle pendant une demi-heure à une heure dans le four éteint éteint. Un quart d'heure après l'avoir sorti, il est froid et vous pouvez (devez) mettre la première couche d'apprêt.

Une précaution.....pensez à nettoyer le four avant pour éliminer les graisses......C'est Madame qui va être contente...
mlm

[quote=""mlm""]Une précaution.....pensez à nettoyer le four avant pour éliminer les graisses......[/quote]

Le plus simple est de poser le modèle sur une feuille d'alu ménager, comme ça on est sur de ne pas le salir !

Merci Bernard pour cette explication complète et précise

J'ai trouvé le site internet de Parant-Michaux-Filtrin (plus de Doyen ?) : http://www.parant-michaux.fr/

Heu, c'est quoi le deuxième polluant ?

[quote=""bruno""]
Heu, c'est quoi le deuxième polluant ?[/quote]

Opus ! Tout simplement la poussière (ou plutôt les tant elles sont nombreuses) !

J'aurais dû m'en douter Merci.

J'ai une question subsidiaire, mais je ne voudrais pas abuser...
Pour retirer un verni ou une peinture appliquée sur un modèle laiton, recommandes-tu un produit particulier ?

[quote=""bruno""]
J'ai une question subsidiaire, pour retirer un verni ou une peinture appliquée sur un modèle laiton, recommandes-tu un produit particulier ?[/quote]

C'est là une des grandes supériorité du laiton sur les autres supports, tu peux utiliser quasiment toutes les méthodes à l'exception du pistolet thermique (c'est pas une vielle porte quand même !).

La seule fois où j'ai eu à la faire, c'était sur de la peinture Interfer ; j'ai employé avec succès du diluant cellulosique (trempage puis nettoyage au pinceau). En fait le choix du produit va pas mal dépendre du type de peinture (glycéro type ancienne Humbrol, acryliques, cellulosique, etc). Le choix est large en produit : acétone, alcool, etc. Il suffit de faire un essai car le support ne craint rien vis à vis des solvants organiques.

Sans les avoir essayés, je pense même que des produits tel que le Decapex ou assimilé doivent fonctionner, surtout pour les glycéro qui sont difficilement attaquées par les solvants.