Les Forums du GEMME

Notre réunion zoom de ce jour a donné lieu à des échanges animés sur les locomotives à crémaillère, notamment celles pouvant fonctionner en simple adhérence.
Commençons par des locomotives simples à un seul "moteur" pour les deux systèmes de fonctionnement. Les machines du TMB me semblent les plus simples, du moins vues de l'extérieur.

Voici des photos des n°2 et 3 dans leur remise du Fayet en 1972.
Et de l'exemplaire conservé au MTVS :

Après mes photos perso, en voici deux, récupérées sur la toile, dont je ne connais pas les auteurs :
Et un plan tiré d'un Loco Revue de 1969 :
Le texte indique un diamètre de 708mm pour les roues et de 700mm pour la roue dentée (à quel niveau des dents ?).
Notons que la vue de face est fausse, donnant l'impression que l'axe de la roue dentée est au même niveau que ceux des roues, et donc que la roue dentée est plus petite !

Je suis persuadé qu'il n'y avait aucun système de débrayage entre roues et roue dentée. Il pouvait donc y avoir un léger glissement des roues sur les rails sur les sections à crémaillère.

Je continue avec une locomotive de l"Achenseebahn, d'un modèle proche de celles de Langres, avec cylindres extérieurs, mais toujours liaison directe par bielles entre roues motrices et roue dentée, du moins à ce qu'il me semble.

Salut & fraternité

Pour la crémaillère de Langres, j'ai retrouvé le dossier monté lors de la rédaction d'un article dans la Gazette n°72 (juin 2011) et suivantes.
Ces documents m'avaient été fournis par l'association "La Zouille" et plus particulièrement l'ami Jean-Pierre G., qui a restauré voire reconstruit partiellement la Zouille, aujourd'hui exposée à la Cité du Train.
(Si si, ils ont accepté la voie métrique ! Oh, pardon ).


Contrairement à ce beau dessin, la crémaillère est plus haute que les rails, comme on le voit sur les autres documents.
Un cliché de la première locomotive (pas à Langres, mais sans doute chez le constructeur)...

(Photo éclaircie)

... et une rare vue de près d'un convoi "sur le plat", à la gare basse :


La crémaillère était du type Riggenbach, avec les tronçons d'entrée sur amortisseurs :

("l'ouvragre cité", c'est "la crémaillère de Langres" de Gérard Guéniot).

Une anecdote :
Cette vue nous montre le convoi sur le parcours :


Tiens, la roue dentée ne "crémaille" pas ...
Mais si vous regardez la végétation au premier plan, la position des personnages et la forme des rideaux, il est évident que le cliché a été pris dans la zone en adhérence simple quasi horizontale, sans doute au niveau inférieur du parcours près de la gare basse, avec "l'appareil photo" méchamment incliné.
Sans doute, par là :


D'ailleurs, il est probable que le décor derrière le convoi ait été effacé à la gouache pour, justement, cacher la vraie-fausse inclinaison.
Comme quoi on peut se fier aux documents anciens ...

On voit bien, ici, le niveau surélevé de la crémaillère :


L'équivalent sur l'automotrice électrique restaurée (cliché ma Pomme) :


Au premier plan, ce qui doit être la bande "freinante", puis la roue dentée (un peu usée), et la transmission, le tout sur le même axe.

Les deux photos que tu as postées dans ton avant dernier message ne sont pas des machines de Langres, mais de l'Achenseebahn. Comme quoi elles se ressemblaient !
D'ailleurs, elles sont prises à Jenbach, gare inférieure de l'Achenseebahn.

Tiens, mon vieux film de 1971 (avec complément en 1980) montrait ce CF à crémaillère à vapeur en action :

https://youtu.be/IP4EhCKjsUk

Ah ben je m'a gourré, mais c'est comme ça qu'on m'a présenté la chose.
Cela dit, avec tes bonnes légendes, on reste dans le sujet.

Bon, je reviens sur les TMB.
Sauf (encore une) erreur, ça doit être une des premières locos ;


... et un mécanisme ressemblant en gros plan (les petites roues dentées ne sont pas dans le même ordre de recouvrement) :


(J'ai collecté ces clichés durant notre conversation mardi soir mais en faisant "images", du coup je n'ai pas noté les sites @. Et pas retrouvé cet aprèm ).

Par contre, voilà le cliché du site du MTVS plus "lumineux" par endroit et avec une définition améliorée, présenté lors de notre discussion :


Faire "ouvrir le lien dans un nouvel onglet" puis la loupe pour agrandir.

En gare de Jenbach, sur l'Achensee Bahn, le 20 août 2014, quelques détails de crémaillères : Ramon

Jolis documents, Raymond. on voit bien que l'Achenseebahn, comme la crémaillère de Langres, est équipé d'une crémaillère Riggenbach, sorte d'échelle avec des barreaux carrés, système le plus ancien d'Europe (1871).
Par contre, le TMB est équipé d'une crémaillère Strub, plus simple et plus moderne

Bien le bonjour

Voici la photo correspondant au "départ" de la crémaillère, pour le réseau langrois, et au document passé précédemment (que je remets) :


L'échelle ne commence que dans la partie rigide.

Sur les photos de Ramon, je ne vois pas de possibilité de débrayage, système que nous avons évoqué lors de notre discussion.

Quelques détails techniques, extraits de "La Machine Locomotive", par Édouard Sauvage, Baudry & Cie Éditeurs, Paris 1894 : Les dessins de la machine à deux mécanismes, mais c'est juste parce que le texte en parle, çà concerne en effet un chapitre à venir sur ce type de locomotive : Ramon

C'est ce qu'on évoquait l'autre soir : soit des pbs d'usure différenciée et autres, soit deux "moteurs" différents.
Mais pas de débrayage sur un seul moteur.

Il est net que sur la photo de détail du mécanisme de la loco de l'Achenseebahn, on ne voit aucune trace d'un dispositif de débrayage.
Les roues doivent donc glisser un peu sur les rails.
Mais en bon modéliste, je me dis que c'est bon pour améliorer les contacts électriques.

Je pense qu'on a fait le (petit) tour des machines mixtes à un seul mécanisme ayant existé en France.
Le tour? en fait non...
Il y avait la dernière machine construite pour le CF du Revard, pourtant équipé de crémaillère de bout en bout.
Belle bête, mais qu'est-ce qui avait pu pousser les exploitants du Revard à commander ainsi une grosse machine "mixte", après une série de machines purement à crémaillère de conception suisse classique ?

Et pourtant, elle fonctionnait bien en simple adhérence, puisque l'Organisation Todt l'a récupérée, en redressant toutefois sa chaudière.
NB. J'avais commis un petit article sur le sujet dans la Gazette lorsque quelqu'un avait soumis la dernière photo en demandant d'identifier l'engin.